dimanche 13 septembre 2015

Bilan de santé

Résultat spectaculaire sur le poids : j'ai laissé 7 kg sur les routes de France, contre 4kg½ sur la piste du Danube il y a 2 ans.  Outre la durée plus longue (3½ mois contre 2½), deux autres facteurs ont probablement été prépondérants : la plus grande difficulté du trajet, avec ses côtes parfois interminables et les erreurs de parcours, et la canicule prolongée, qui fait boire beaucoup d'eau, transpirer et coupe l'appétit.

Quelques jours après mon retour, mon médecin m'a annoncé une fréquence cardiaque de 50/mn, soit un "coeur de sportif" !

J'ai réitéré cette année ma petite étude "scientifique" d'il y a deux ans, pas une étude randomisée en double aveugle sur des centaines de sujets, mais intéressante à mon niveau. 

Avec un bilan sanguin juste avant mon départ et un autre juste après mon retour, histoire de comparer, j'ai pu tirer quelques conclusions. Comme il y a 2 ans, tous les résultats sont meilleurs à l'arrivée qu'au départ, avec par exemple un "bon" cholestérol plus élevé et un "mauvais" plus bas. 

Mais ce qui est plus étonnant, c'est le taux de vitamine D, qui en 2013 était passé paradoxalement SOUS le minimum après 2 mois ½ au soleil ! J'avais donc décidé cette année de mettre le moins possible de crème solaire (juste sur le nez), pour vérifier la théorie selon laquelle la crème solaire filtre non seulement les mauvais UV, mais aussi les bons, ceux qui aident le corps à fabriquer la vitamine D. 

Le test est réussi : cette fois-ci, le taux est passé de 31 à 44,1 ng/mL. Conclusion : s'exposer progressivement et modérément au soleil est bien meilleur pour la santé et pour la planète ! Je vois d'ici Chantal s'esclaffer aux mots "progressivement" et "modérément", elle qui m'a vu arriver à Montpellier rouge comme un soleil couchant et bien déshydratée après une longue journée sous la canicule. Oui, c'est vrai, il y a eu bien des jours où il aurait mieux valu mettre ma casquette avec visière qu'un casque, mais j'ai privilégié la sécurité routière à mon teint de rose et de pêche.

Appareil PPC (Pression Positive Continue)
Il pèse 2kg avec sa housse, et pourtant, je ne pourrais pas envisager de voyager sans son aide. Bien dormir donne une énergie et une endurance incroyables. On sait qu'on viendra à bout de toutes les galères, même quand on progresse par poussées de 10 cm dans un ruisseau en pente raide qui semble n'avoir pas de fin (Rochechouart).

Pour finir, voici un résumé des bienfaits de la bouillie d'avoine qui a été mon petit déjeuner quotidien, agrémentée de fruits secs et d'une bonne dose de cannelle pour donner l'impression de sucré. Quand j'ai adopté ce régime pour son côté pratique, léger à transporter, réchauffant et roboratif, j'étais loin d'imaginer toutes ses qualités nutritionnelles !

L’avoine est naturellement pourvoyeuse de vitamines B1, B6 et B8, appelée couramment biotine.
Fer: l’avoine dame le pion à la viande.
Du magnésium aussi.
Stimulant du système nerveux central, qui rayonne sur les plans physique (avec des performances musculaires augmentées) et psychique. Du fait de sa configuration chimique proche de la testostérone, l’avénine participerait, selon une étude californienne de 1986, à dynamiser la libido aussi bien masculine que féminine, en augmentant la fraction libre de l’hormone testostérone.
L’avoine se trouve être, avec le millet, la céréale la mieux pourvue en silicium.
Un package de fibres idéal.
Contre le mauvais cholestérol. 

Une consommation quotidienne d’avoine complète réduit d’un tiers le risque d’infarctus et d’environ 40% celui du cancer du sein.

Quant à la cannelle, voyez seulement :

Stimule le cerveau
Soulage les affections saisonnières
Aide à contrôler le taux de sucre sanguin et la fatigue
Soulage les maux d’estomac et d’intestin
Soulage les infections
Améliore la circulation sanguine
Soulage l’arthrite

(En savoir plus sur : http://www.toolito.com/bio/bienfaits-insoupconnes-cannelle-sante/)

Pas étonnant si je déplaçais les montagnes (pour ne pas les avoir sur ma route)...




vendredi 28 août 2015

Bilan général

J'étais très motivée pour toutes les découvertes de ce tour de France sur route. Partir à l'aventure sur les chemins, les routes désertes ou pétaradantes, découvrir l'histoire et la géographie dans ma vie quotidienne, inventer un itinéraire tous les jours avec mon navigateur, trouver des hébergements dans des campagnes oubliées, faire des rencontres improbables, fortes et vraies, et surtout avoir tant de jalons rêvés tout au long de ces 4000 km ! J'ai eu mon content d'apprentissage et de chemins initiatiques ! De quoi me nourrir quelques années au moins...

Mais disons-le tout net : c'était un défi très ambitieux pour mes capacités et mon équipement.

Dans mon entourage, j'avais senti comme un soupçon de déception chez ceux qui s'attendaient à une destination encore plus exotique que la mer Noire. Un tour de France ? Ah, ça va être plus cool, alors ! Tu seras en terrain connu, tu pourras te faire comprendre, ce sera moins dangereux, tu feras beaucoup de rencontres, tu auras des campings partout, tu pourras te faire héberger plus facilement, etc.

Certes, tout cela est vrai.  Je suis partie sans appréhension de la rue des Marguerites, sous la pluie du 1er mai, sur les routes landaises, malgré un manque criant d'entraînement, dû aux conditions météo exécrables du printemps. L'entraînement se ferait sur les routes plates du début, ai-je pensé naïvement.

Mais l'évidence est apparue dès les premières petites côtes de la Gironde et encore plus clairement dans le Périgord : j'étais trop chargée, je manquais de muscles et le vélo + la remorque chargée, parfaits sur piste, étaient trop lourds pour le relief, même modéré. Une vraie torture.

Plus question d'imaginer faire une moyenne de 60 km par jour, comme il y a 2 ans. 40 km étaient déjà un exploit, compte tenu du relief et des kilomètres à pied à pousser le vélo, mais aussi de l'itinéraire à gérer, des galères où m'envoyait le GPS sans états d'âme (mais c'est pas une vraie personne, Chantal !) et du froid glacial du mois de mai.

Il a fallu faire des coupes sombres dans mon programme : exit le Futuroscope, Guernesey, Bergues, le woofing à Nanterre, Montargis, le château de Guédelon, Bibracte. Moins de jours de repos aussi (20 jours au lieu de 30).

J'ai renvoyé 6 kg de matériel non essentiel, dont l'ordinateur. Bien allégée, j'ai pu prendre plus de plaisir au voyage et arrêter de stresser sur ce qui devait rester avant tout un plaisir sportif et humain. Je me suis reposée entièrement sur mon smartphone, qui a bien fait le job : téléphone, SMS, mails, blog, photos, quelques vidéos, et surtout GPS. Seules, les recherches sur internet étaient trop lentes, mais on finit par s'en passer.

Outre le poids et les côtes, j'ai affronté des conditions météo extrêmes. Froid intense en mai avec vent du Nord de face, chaleur en juin, et canicule en juillet et août. En revanche, une quasi-absence de pluie : à peine quelques journées sur 3 mois et demi, concentrées sur le début et la fin du voyage (je ne compte pas la Normandie, où le temps changeant laisse toujours un espoir). Tout compte fait, rien n'est pire que la pluie à vélo. La canicule et le froid, on finit par s'y habituer, la pluie, elle, est l'ennemie qui s'infiltre partout et vous moisit la vie ! J'ai eu beaucoup de chance.

Un bilan positif donc, grâce à ces quelques ajustements réalistes. Toutes les destinations laissées de côté feront l'objet de voyages plus fouillés et plus sereins. L'important est d'avoir pris le temps de jouir intensément du moment présent et des personnes rencontrées, et d'avoir pu confronter mes rêves avec la réalité. Mission accomplie !



lundi 24 août 2015

MERCI !

Merci à vous tous, mes fans internautes qui, par vos visites et vos commentaires sur le blog, ont donné un élan à ce voyage solitaire !

A mes sponsors, la FFAAIR et l'antenne départementale SAS40 (voir page "Sponsors"), dont la contribution de 800 € en chèques-vacances m'a souvent permis de surmonter le froid glacial de mai dans des hôtels, chambres d'hôtes et restaurants accueillants.

Et particulièrement à son représentant départemental, Patrick Roux, qui m'a guidée dans les arcanes du montage de dossier et a réussi à faire aboutir celui-ci avant mon départ le 1er mai.

A tous mes hôtes d'une ou plusieurs nuits :

- Antoine et Flavie, à Mortagne-sur-Sèvre (Vendée)
- Monique, à Corps-Nuds (Ille-et-Vilaine)
- Béatrice et José, à Paris
- Reine, à Versailles
- Johny et Marie-Christine, à Saint-Barthélémy Lestra (Loire)
- Chantal, à Montpellier (Hérault)
- Nicole et Bernard, à Ayguesvives (Haute-Garonne)
- Rose et Francis, à Moliets-et-Maâ (Landes)

Ces pauses dans un vrai foyer font un bien fou et réchauffent le coeur du voyageur sans feu ni lieu. Elles m'ont aussi permis de me déployer dans un lit, alors que mon matelas auto-gonflant donnait de plus en plus de signes d'essoufflement.

Merci à toutes ces rencontres du chemin qui, d'un mot, d'un regard bienveillant ou d'un geste, vous regonflent le moral et justifient le voyage :

- Bastien, à Bergerac, pour son sens du partage.
- Jeanine et Marc, à Suris, pour cet échange vrai dans leur cuisine autour d'un café/biscuit.
- Constant, à Mortagne-sur-Sèvre, pour m'avoir fait sillonner les hauts lieux de Mortagne et avoir partagé avec moi ses documents sur ma famille vendéenne.
- Didier et Isabelle, sur la route, pour m'avoir proposé un hébergement à Châlon-sur-Saône.
- Ce patron de bar, à Saint-Malo, pour sa boîte de sardines collector en gage d'amitié.
- Frédéric, employé du Grand Hôtel de Cabourg, pour la visite de la chambre de Marcel Proust sur son temps de travail.
- Johny et Marie-Christine (Les Uns les-z-Hôtes), pour m'avoir tout de suite considérée comme une amie (et réciproquement).
- Jean-Claude et Maurice, les Zorro de la piste, pour m'avoir tirée d'une situation délicate par un temps exécrable (Castelsarrazin).
- Carl, à Samatan, pour cette soirée festive autour d'un apéritif qui valait son pesant de sueur.

A tous les anonymes qui ont partagé des instants de vie fraternels, merci !






mercredi 19 août 2015

Allez, on fait durer encore un peu !

Décidément, ce n'est pas possible de rentrer tout de suite dans la vraie vie.

Le lendemain de mon retour, je décide d'aller assister à une course de voitures à pédales pour adultes à Roquefort (Landes). En fait, il s'agit de vélos couchés à 4 roues bricolés par les concurrents et habillés de carrosseries hautement fantaisistes. L'ambiance est colorée, familiale, les concurrents se lancent des blagues à la volée et personne ne se prend au sérieux.

Il y a d'abord un défilé pour le concours de la voiture la mieux décorée (je n'ai pas su le résultat). Puis un tour de piste chronométré pour déterminer la voiture la plus rapide. Dans cette joyeuse désorganisation, le public est sur la piste et gêne considérablement les coureurs. Mais personne ne s'énerve et tout le monde joue le jeu.

Et enfin le clou : 30 mn de tours de piste non-stop, sauf pour relayer les pédaleurs. Il y a de la casse mécanique, des abandons, des accrochages, mais la plupart des voitures restent en piste.

Je me prends à rêver : c'est mon jour de meilleure forme possible et qu'est-ce que 30 mn de pédalage intensif après 3 mois 1/2 sur les routes avec un attelage ?

La prochaine fois, je m'organiserai mieux !

mardi 18 août 2015

De Mont-de-Marsan à Léon

Jours de grisaille et de fortes pluies.

Les hôtels sont pleins, je me rabats sur le camping de Morcenx avec un mince espoir de passer entre les gouttes. L'accueil est charmant, les campeurs sont triés sur le volet, selon leur savoir-vivre en groupe supposé. Il faut dire qu'avec la féria de Dax, tous les alentours sont pris d'assaut et les nuits sont chaudes.

Aujourd'hui, c'est soirée moules/frites/musique/danse. Je demande timidement s'il y a quelques frites pour moi. Mais oui, me répond le propriétaire, si les 48 inscrits vous donnent chacun une moule et une frite, vous aurez de quoi dîner ! (humour). Les enfants sont tout excités, les petites filles se sont habillées, l'une d'une robe de mousseline verte avec une petite traîne. Ils se mettent à danser sur le trampoline au son de la musique en tenant la traîne de la robe verte. C'est poétique et charmant au soleil couchant. Le temps que je cherche un angle de prise de vue sans me faire voir, une grosse averse disperse tout ce petit monde. Dommage !

La nuit est dantesque. Des trombes d'eau finissent par pénétrer dans la tente par le minuscule trou qui laisse passer le fil électrique de mon appareil. Dans mon sac de couchage mouillé, j'envoie un message désespéré à Martine, ma distributrice de journaux préférée. Elle va trouver une solution pour la nuit prochaine.

Moliets-et Maâ

Une journée entière sous la pluie avec le vent de face, c'est dur ! Mais j'arrive en terrain connu et je sais que je suis attendue au sec chez le frère de Martine et sa femme Rose. Ce soir, tandis que tout le monde part à la fête de Moliets, je me réchauffe dans la douche et m'écroule sur le canapé. Martine revient peu après avec une pizza au fromage, délicieux prélude à une nuit sans rêve.
Le lendemain, en attendant la fin d'une nouvelle averse, nous n'en finissons pas, Francis et moi, de comparer nos expériences et nos matériels cyclistes. Sa nouvelle selle, de forme féminine, pourrait judicieusement être échangée contre la mienne, plutôt masculine. Mais attendons de les tester...

Léon

Aujourd'hui, 15 août, c'est la fin officielle de mon voyage. Tout est tranquille dans la rue des Marguerites, trop tranquille. Personne ne m'attend derrière le portail. Le chat, Maya, est mort de vieillesse en juin. Plus personne pour me suivre partout avec commentaires à l'appui. Je le savais, mais c'est différent de le vivre. Mes soeurs et mon beau-frère, qui l'ont assisté dans ses derniers jours à coups de sardines et de thon, lui ont fait une belle croix en bambou et une épitaphe touchante :

 "A notre Maya
Qu'il repose en paix
2000 - 2015
Nous ne t'oublierons pas,
Tes fidèles amis"

Le même jour, à la radio, j'apprends qu'en physique quantique, un chat (c'est juste un exemple, mais c'est celui qui a été choisi) peut être à la fois mort et vivant. Voilà qui est réconfortant !



C'est la fin du Tour de France de mes envies mais il y aura quelques autres articles et bilans avant de nous séparer. D'ici là, un grand merci à vous tous qui m'avez suivie et encouragée au long de ce chemin pas toujours semé de pétales de roses. J'ai des millions d'images, de sensations et d'amitiés dans la tête et dans le coeur. J'ai le sentiment d'exister plus fort, je me sens plus riche et plus vivante. Vivement le prochain !






mercredi 12 août 2015

De Toulouse à Mont-de-Marsan

Dans Toulouse, il y a un endroit délicat à négocier, c'est la jonction entre le Canal du Midi et le Canal latéral à la Garonne. Les pistes cyclables s'entrecroisent autour du bassin qui sert à faire le triage des bateaux et on s'y perd un peu. Un jeune ange gardien Toulousain me met sur la voie du salut avant de disparaître rejoindre sa femme.

En avant sur le Canal latéral ! Ca commence par un village de SDF entassé sous un pont, puis des usines désaffectées ou tout comme. Toute la misère a-t-elle été reléguée ici ? Même le canal est triste sous le ciel gris. Il est plus récent, plus fonctionnel, et n'a pas le même charme patiné que son ancêtre. D'ailleurs, il n'est presque pas fréquenté par les péniches. On s'ennuie un peu. Heureusement qu'il y a les crevaisons et la pluie pour mettre un peu d'animation !

Après le fol épisode sous le pont, je fais étape à Castelsarrazin dans un hôtel qui a eu son heure de gloire, mais qui est aujourd'hui bien décati. La propriétaire n'a pas perdu le sens des affaires et ses prix sont plus le reflet du charme que du confort. Enfin, il y a une vieille baignoire et un Paris-Match de 2013 qui me réchauffent le corps et la tête ! Sans compter la télé dont je me gave comme une camée...

Autre ambiance le lendemain à Agen. A nouveau trempée comme une soupe, j'atterris dans un Formule 1 au prix imbattable mais aux prestations minimales.
Au matin, comme j'arrime mon paquetage dans la remorque sous les yeux des clients fascinés, un jeune garçon et un vieil homme arrivent pour que je tranche leur débat : y a-t-il une assistance électrique ou pas sur ce vélo ? L'enfant dit que oui, dans le moyeu
(NDLR : c'est le dérailleur). Le grand-père dit que non, parce qu'il voit 2 gourdes. J'aime le raccourci : 2 gourdes = 1 moteur ! Je les mets au parfum de ma technologie très avancée et ils repartent ravis.

Une étape obligée à Samatan car il y a très peu de campings sur mon trajet et les chambres d'hôtes sont toujours pleines. Samatan est une très jolie petite bastide, avec un camping à côté d'un lac.
Pour la première fois depuis mon départ, il y a foule de cyclistes et l'ambiance que j'aime : tous les âges, tous les styles de tentes, de vélos et de remorques. L'ambiance esr décontractée.
Carl, la trentaine joviale, voyage avec une remorque qu'il a fabriquée lui-même et qui transporte tout l'indispensable : 2 bouteilles d'apéritif, 1 pack de cannettes de Schweppes, une rallonge et son enrouleur, 2 paires de chaussures pour une semaine, l'alimentation pour une semaine... et je ne sais pas tout. Il suscite une curiosité amusée dans ce petit monde du voyage ultra-léger. Nous sympathisons, il m'invite à l'apéritif : cognac et Schweppes aux agrumes suivi d'un pineau (j'espère que je ne me trompe pas). Au petit matin, je l'invite à un petit déjeuner nettement moins fun, ma fidèle bouillie de flocons d'avoine aux fruits secs et à la cannelle. Nous voilà amis.

A Mont-de-Marsan, pas d'autre solution que l'hôtel, un Première Classe (c'est-à-dire premier prix, mais tout neuf, tout propre, une affaire). Alors que j'arrive épuisée par les côtes de l'Armagnac - qui me rappellent celles du Périgord - et la chaleur, le réceptioniste attire aimablement mon attention sur une devinette placée sur le comptoir. Ceux qui trouvent la solution se voient offrir le petit déjeuner. Bingo ! J'ai gagné un p'tit déj' !

Et voilà donc le blog totalement à jour, grâce au confort de l'hôtel : oreillers, lampes de chevet qui éclairent, prises électriques, lit king size, douche non bouchée, barreaux pour faire sécher le linge, table, chaise - n'en jetez plus ! Je vais bien dormir. AAAAAaaaaaahhhhhh !

lundi 10 août 2015

Castelnaudary - Ayguesvives

Je m'étais promis de manger un bon cassoulet bien roboratif à Castelnaudary. Mais le camping est trop loin de la ville et il a une solution de rechange très tentante : un camion "Woker". Un jeune entreprenant prépare sous vos yeux de délicieux mélanges de légumes parfaitement assaisonnés et dorés au wok. Quoi de mieux pour oublier un peu l'éternelle pizza ? En plus, il m'a aimablemenr coupé et débité en tranches mon melon. Enfin un repas diététique !

Ayguesvives, aux portes de Toulouse, est ma prochaine étape-plaisir. Nicole et Bernard sont des amis de Sarah qui ont une magnifique propriété de famille, idéale pour se ressourcer. Ce qui ajoute à mon bonheur, c'est que mon chemin est enfin devenu une vraie piste cyclable, que je pourrai suivre jusqu'à Agen !

En attendant, je suis reçue comme une reine : douche, lessive, dîner aux chandelles dans le jardin, piscine... Je pourrais facilement m'abandonner aux délices de Capoue. Je me laisse faire pour une deuxième nuit XXL et nous continuons la vie de château comme de vieux complices.

La petite pluie du lendemain me rappelle à mes devoirs et à ma motivation. Allez, aucune excuse, la route est plate et les platanes font un parapluie idéal !

Encore une histoire

Une rencontre décalée comme je les adore.
A Carcassonne, j'ai repéré une grande pharmacie qui a sùrement une balance. 4 jeunes sont stationnés devant. Ils viennent justement de se peser et discutent de leurs poids respectifs, sachant que la pharmacienne leur a dit d'enlever 2 kg au poids indiqué.
Les 2 garçons sont petits et râblés. Au dos de leur tee-shirt, on lit : "Championnat de France de tonte de mouton". J'ai terriblement envie de les prendre en photo, alors je leur pose des questions. Ils sont contents de leur performance : 100 (moutons) à l'heure pendant 7 heures ! Mais les meilleurs sont les Néo-Zélandais, dont je ne saurai rien de plus, car les filles s'impatientent. Ils me laissent les prendre en photo de dos. Je les trouve touchants de simplicité et de fierté.
Quoi ? Ah, vous voulez savoir mon poids ? Eh bien, j'ai déjà perdu 7 kg ! Moi aussi je peux être fière...

samedi 8 août 2015

Histoires de voyage

Brunault me dit que je ne raconte plus d'anecdotes piquantes, alors en voici deux.

Au camping de Capestang, un orage se déclenche à l'heure du coucher. Branle-bas de combat : il y a du laissez-aller, on n'a plus l'habitude de la pluie. On met tout à l'abri, y compris les enfants, on arrime les tentes, on colmate les fuites et on s'endort au doux bruit des gouttes.

Au petit matin, je suis la première réveillée, je passe devant un campement familial et remarque une petite tente d'enfant recouverte d'une grande bâche plastique. Je me dis que le ou les enfants là-dessous doivent être complètement asphyxiés. Le temps passe, le père est réveillé et tourne en rond en attendant le réveil de ses enfants. Il enlève la grande bâche et, horreur, il y en a une deuxième dessous ! Là, je panique vraiment, mais le père pas du tout, il sourit déjà à l'idée du récit de la nuit de ses enfants. Il enlève la deuxième bâche, toujours le grand silence. Le camping est complètement réveillé et toujours pas d'enfants en vue. Je suis partagée entre l'envie de fuir et celle de savoir. Des scénarios d'ambulances hurlantes et de parents éplorés défilent à toute vitesse dans ma tête.

Finalement, à l'heure de partir, je vois le père en grande conversation avec le ou les enfants dans la tente. Pffffffffff...

Et maintenant, voici la merveilleuse histoire de celle qui avait une veine scandaleuse.

Ce matin, première grosse pluie depuis 3 mois. Je sors mon équipement de pluie de la naphtaline et pars en sifflotant. Tout se passe bien jusqu'au moment où je remarque un chuintement à l'arrière. Non ! Yin a crevé et je n'ai pas de chambre à air de rechange + il pleut à verse et je suis sur une piste cyclable au milieu de nulle part ! Je descends de vélo er avise un pont pas très loin où je peux me mettre à l'abri pour réfléchir. Peu d'espoir de me faire aider. En 3 mois, sur les centaines de km faits à pied, seuls 2 cyclistes et 1 automobiliste m'ont demandé si tout allait bien.

Je m'apprête donc à perdre la journée pour régler le problème.
Mais je n'ai pas le temps d'arriver au pont que 2 cyclistes me croisent et me demandent si j'ai un problème. Oui ! Hop ! Ni une ni deux, ils m'accompagnent au pont, démontent la roue, collent une de mes rustines et s'attellent au gonflage avec ma petite pompe de faible capacité.

Au moment où le découragement saisit le gonfleur, surgit une famille
avec 4 enfants, dont le père nous demande si une pompe à pied ferait notre affaire. Je crois à une plaisanterie. Quel cycliste normal se chargerait d'un tel engin ? Mais si, justement, nous explique-t-il, à 6, les chances de crever sont bien plus nombreuses, et comme ils ne font pas de camping, ils ne sont pas trop chargés. L'affaire est enlevée en 3 coups de cuiller à pot et nous finissons dans de joyeuses embrassades et échanges d'adresses. C'est la fête sous le pont de Castelsarrazin !

Histoires de voyage

Brunault me dit que je ne raconte plus d'anecdotes piquantes, alors en voici deux.
Au camping de Capestang, un orage se déclenche à l'heure du coucher. Branle-bas de combat : il y a du laissez-aller, on n'a plus l'habitude de la pluie. On met tout à l'abri, y compris les enfants, on arrime les tentes, on colmate les fuites et on s'endort au doux bruit des gouttes.
Au petit matin, je suis la première réveillée, je passe devant un campement familial et remarque une petite tente d'enfant recouverte d'une grande bâche plastique. Je me dis que le ou les enfants là-dessous doivent être complètement asphyxiés. Le temps passe, le père est réveillé et tourne en rond en attendant le réveil de ses enfants. Il enlève la grande bâche et, horreur, il y en a une deuxième dessous ! Là, je panique vraiment, mais le père pas du tout, il sourit déjà à l'idée du récit de la nuit de ses enfants. Il enlève la deuxième bâche, toujours le grand silence. Le camping est complètement réveillé et toujours pas d'enfants en vue. Je suis partagée entre l'envie de fuir et celle de savoir. Des scénarios d'ambulances hurlantes et de parents éplorés défilent à toute vitesse dans ma tête.
Finalement, à l'heure de partir, je vois le père en grande conversation avec le ou les enfants dans la tente. Pffffffffff...
Et maintenant, voici la merveilleuse histoire de celle qui avait une veine scandaleuse.
Ce matin, première grosse pluie depuis 3 mois. Je sors mon équipement de pluie de la naphtaline et pars en sifflotant. Tout se passe bien jusqu'au moment où je remarque un chuintement à l'arrière. Non ! Yin a crevé et je n'ai pas de chambre à air de rechange + il pleut à verse et je suis sur une piste cyclable au milieu de nulle part ! Je descends de vélo er avise un pont pas très loin où je peux me mettre à l'abri pour réfléchir. Peu d'espoir de me faire aider. En 3 mois, sur les centaines de km faits à pied, seuls 2 cyclistes et 1 automobiliste m'ont demandé si tout allait bien.
Je m'apprête donc à perdre la journée pour régler le problème.
Mais je n'ai pas le temps d'arriver au pont que 2 cyclistes me croisent et me demandent si j'ai un problème. Oui ! Hop ! Ni une ni deux, ils m'accompagnent au pont, démontent la roue, collent une de mes rustines et s'attellent au gonflage avec ma petite pompe de faible capacité.
Au moment où le découragement saisit le gonfleur, surgit une famille avec 4 enfants, dont le père nous demande si une pompe à pied ferait notre affaire. Je crois à une plaisanterie. Quel cycliste normal se chargerait d'un tel engin ? Mais si, justement, nous explique-t-il, à 6, les chances de crever sont bien plus nombreuses, et comme ils ne font pas de camping, ils ne sont pas trop chargés. L'affaire est enlevée en 3 coups de cuiller à pot et nous finissons dans de joyeuses embrassades et échanges d'adresses. C'est la fête sous le pont de Castelsarrazin !

Carcassonne

Je le dis tout net, Carcassonne est plus belle vue de l'autoroute que de près. Viollet-Le-Duc a fait un bon travail de reconstitution historique, mais la différence d'aspect entre les pierres d'origine et les plus récentes du XIXe est trop visible, on n'y croit pas une seconde.
J'arrive en fin de matinée, je pousse bravement le vélo jusqu'en haut, mais la foule, Japonais en tête, est déjà rédhibitoire. On ne peut plus avancer dans les rues. Je m'enfuis par une rue secondaire, bien décidée â y revenir ce soir.
D'abord, repérer le camping, m'installer, me rafraîchir, faire une sieste. La moitié du camping n'a pas d'arbres et on m'attribue un emplacement sans ombre. Je demande à être remboursée en pleurant mon camping idéal de la nuit dernière. Pour éviter le scandale, voilà qu'on me trouve miraculeusement une belle place tout ombragée à 32 euros. Eviter de voyager en août...

vendredi 7 août 2015

La vie sur le Canal

A Villeneuve-les-Béziers, je découvre l'activité intense des petits ports sur le canal. On pourrait passer sa journée à regarder passer/manoeuvrer les petites et grandes péniches. Quelle différence avec le stress et le bruit des routes ! Tout se passe dans le calme et la bonne humeur. On a tout son temps. Les badauds sont heureux de regarder, les plaisanciers satisfaits d'être admirés.
Le Somail, étape incontournable. Tout le monde, à vélo ou en voiture, s'y arrête. Tout est là : le village ancien, le vieux pont, les restaurants au bord de l'eau, la librairie aux 50 000 livres, la pénuche-épicerie. A la belle époque des voyages en péniche, c'était la troisième nuitée du voyage depuis Toulouse.
A Lézignan-Corbières (qui n'est pas sur le Canal), j'ai trouvé mon camping idéal. La meilleure place du camping - coup de chance - est pour moi. Une petite terrasse d'herbe fraîche avec arrosage intégré, délimitée par des murets en pierres sèches (bon pour s'asseoir et se couper les ongles), une table et un banc rien que pour mon petit déjeuner, un robinet pour le Ricoré, des voisins charmants qui branchent ma rallonge trop courte sur la leur, un personnel souriant et serviable, je ne sais plus où donner du bonheur. Tout est beau, mon petit déjeuner au soleil levant est un enchantement.
A Trèbes (Aude), on est au confluent de l'Aude et d'une autre rivière, en plus du Canal. Activité nautique intense. Des terrasses de cafés et restaurants donnent un bon prétexte aux badauds pour manger des huîtres en admirant les péniches. C'est familial et sans prétention. Le spectacle est permanent et gratuit.
En photo, mon camping idéal.


mercredi 5 août 2015

Canal du Midi

Autant le dire tout de suite, le chemin du canal n'est pas un tapis de fleurs pour le cycliste.
C'est plutôt un parcours de cyclo-cross. Creux, bosses, cailloux, racines grosses comme le bras de Popeye ou la cuisse de Serena Williams, qui ne vous laissent d'autre choix que de piler net ou de sauter dans le canal.
Je suis à Castelnaudary, entre Carcassonne et Toulouse, et je n'ai eu que 20 petits km de piste goudronnée ou roulante. Le reste s'arrache à la douleur des muscles, tandis qu'un paysage idyllique se déploie devant vos yeux rivés au sol.
Quelques mauvaises surprises en chemin : un gros fagots de branches coupées barrant l'étroit sentier, un charmant petit pont s'arrêtant à 50 cm du sol, qui m'oblige à décharger et détacher la remorque, une passerelle inaccessible à l'attelage (non photographiée pour cause de stress intense - finalement, un plaisancier m'a porté la remorque pendant que je manoeuvrais le vélo).
Finalement, j'ai échappé au pire - la chute - et atteint le Graal, la piste goudronnée qui mène à Toulouse.

dimanche 2 août 2015

Sète - Marseillan-Plage

Il en faut, de l'énergie, pour refaire en sens inverse tout ce que nous avons fait avant-hier !  Mais les deux Chantal(s) n'en manquent pas. Hop, Yin et Yang dans le coffre, le sac, les accessoires et tout le tremblement, on se retrouve au même café pour un nouveau départ tout frais, tout neuf.
Direction Sète, où j'ai rendez-vous avec Paul Valéry et les tielles. D'abord une bonne tielle de chez Dassé (adresse de Josette). On y accède en montant fort, par la rue Rouget de Lisle, puis par la rue de la Liberté, et enfin la rue de la Révolution. Tout un programme. Munie de mon précieux chargement, je file me réfugier dans un jardin public habité par de curieux personnages en papier mâché plus vrais que nature.
Ah, la bonne tielle toute chaude ! Tout le monde me regarde avec envie, mais elle est rien qu'à moi (même si elle est pour 4). Après ça, je peux affronter la montée au cimetière marin. Il s'avère que j'ai déjà fait toute la montée, il ne reste plus qu'à contourner un peu la colline.
Et me voici au dernier domicile connu de Valéry à 14 heures pétantes, soit :
"Midi le juste y compose de feu
La mer, la mer toujours recommencée"
Ce fragment est devenu depuis des années notre cri de ralliement familial dès qu'on demande l'heure et qu'il est midi. Il fallait donc que je sache de quoi il retourne. Eh bien, en vérité, je vous le dis, Paul Valéry et son voisin Jean Vilar ont une vue magnifique, paisible, scintillante, imprenable. Seule, une mouette criaillante tenait le rôle de la colombe sur le toit tranquille.
Encore tout éblouie, j'ai voulu en savoir plus au musée Paul Valéry juste au-dessus. Et là, mon échelle des valeurs a été toute bouleversée. Les trois-quarts du musée étaient occupés par une expo sur la "figuration libre" (oui, bon, à part Robert Combas...). Restait une petite salle pour Paul où j'ai pu entendre le Cimetière marin en entier dit par Daniel Mesguich. C'est beau, cela vous berce comme une barque.
Je passe rapidement sur la grosse arnaque du camping en bord de mer. Sachez seulement qu'à Marseillan-Plage, au camping Beauregard, le record du Bois de Boulogne a été battu : 39 € pour un emplacement où l'électricité n'était même pas accessible ! J'en ai encore des aigreurs d'estomac...

samedi 1 août 2015

Montpellier

Pour adoucir ma peine, un comité de départ s'improvise à l'aube grise et humide, ainsi qu'un petit déjeuner chez les riches (ceux qui sont au sec dans un bungalow). Alain m'accompagne jusqu'à la sortie du village et c'est l'accolade des vieux briscards.

Le deal : je dois aller aussi loin que je peux et téléphoner à Chantal qui viendra nous chercher tous les 3, Yin, Yang et moi. Après ma villégiature de 2 nuits chez elle, elle nous ramènera au même endroit pour filer sur Sète. On ne triche pas !

Je passe le col du Vent et descends le plateau les moustiques collés aux dents, avec une joie carnassière et revancharde. Chantal me récupère à Villeveyrac. On se pousse et tout finit par entrer dans sa voiture.

Chantal aurait dû faire coach sportif. Tout est prévu pour optimiser mon court séjour : prise multiple, ventilateur, douche à l'arrivée, crème après-soleil pour mon visage enluminé, soirée-festin avec 3 amies, réparation de mon matelas, achat de camping gaz, mise au point de l'itinéraire et retour à Villeveyrac... ouf ! Quel défi et quelle délicieuse parenthèse ! La deuxième nuit surtout, un vrai luxe !

Montpellier ou le repos du guerrier...

jeudi 30 juillet 2015

Au festival

Au programme : une folle semaine de retrouvailles, de films de voyage et d'école buissonnière.

C'est Johny et sa famille (de St Barth') qui arrivent en premier. Ils ne peuvent pas rester pour le festival, c'est donc pour moi qu'ils viennent ! Eh oui, il faut que je m'habitue à la gloire ! Nous faisons en camping-car la tournée des églises et hauts lieux templiers, pour finir par le Saint-Tropez du Larzac : Nant (qui se prononce comme Nantes). Tout le monde danse sur la place, entraîné par un orchestre diabolique. C'est très chaleureux et intergénérationnel.

Chantal arrive à son tour, Alain, voyageur ibérique extrême, et Danièle, et tous les amis anciens et nouveaux, toujours avides de nouvelles aventures. L'inépuisable Hubert est toujours aux commandes, ravi de se faire chambrer par les jeunes bénévoles, lorsqu'il rameute les festivaliers avec un cône de chantier en guise de haut-parleur : "Arrête, Hubert, on va finir par être à l'heure !"

Entre deux films, on se retrouve au bar ou sur la place pour admirer les derniers délires de 2015. Un film fait le plein, la traversée du Ténéré par un aventurier muni d'un sac rempli de bidons d'eau pour 10 jours, qu'il fait glisser ou rouler sur le sable, par 55° (75° au sol). Le tout dure 40 jours, de puits en puits, et transforme ce Blanc en demi-dieu chez les Touaregs.

Un jour, un nouveau festivalier m'aborde :
- Vous êtes Chantal ?
- Oui.
- Chantal Huot de Saint-Albin ?
- Oui ?
- On s'est rencontrés en Serbie il y a 2 ans !
- Bon sang, mais c'est bien sûr !

Tout me revient. Nous avions parlé voyages en Europe dans un hôtel au petit déjeuner. Il revenait du Cap Nord, le vélo chargé comme une mule, barbu, chevelu avec des yeux de voyant. Le monde des voyageurs est petit.

C'est un arrachement de quitter le festival avant la fin, mais Chantal m'a fait miroiter la perspective d'un vrai lit à Montpellier, et avec mon matelas qui se dégonfle, je n'hésite pas longtemps...

samedi 25 juillet 2015

A l'assaut du Larzac

Ca commence de manière fort sympathique : 2 km de montée cyclable, à l'ombre et au frais matinal. Mon moral est au beau fixe. La pente s'accentue, il faut pousser le vélo. On change de versant, maintenant je suis au soleil. Je grimpe en lacets pendant 5 km avec pour seule compagnie un magnifique papillon à rayures noires, qui semble m'avoir adoptée. Il me frôle, me montre le chemin, fait mille allers et retours majestueux. Je me plais à penser que c'est toujours le même. Il fait de plus en plus chaud.

Ce n'est qu'en haut que je comprends mon illusion :  ils sont des centaines, des milliers à voleter de fleur sèche en fleur sèche, tous noirs et blancs, mais avec des dessins différents. C'est magnifique et réconfortant. Allez, encore un petit effort et je serai au bout de mes peines ! Il est presque 11h, il fait déjà très chaud et il me reste 22 km pour Le Caylar.

A midi, le Larzac Café, aimablement indiqué par le José Bové du coin, me tend les bras pour une bonne salade bien fraîche. Il est tôt, tout le monde est aux petits soins pour moi et me rajoute à qui mieux mieux des petits échantillons de la carte sur la table. Pendant ce temps, le patron, son filet jaune à la main, capture les papillons pour les mettre en sûreté dehors. La scène est digne de Bagdad Café.

Dehors, c'est un four. La sieste s'impose sous un arbre. Trop chaud pour dormir, il faut juste attendre. A 4h, je me propulse péniblement sur la route pour les 13 derniers km. Horreur,  il y a encore 8 km de montée au soleil ! Un vrai Golgotha. A mi-chemin, une voiture fait demi-tour pour proposer son aide. Seule, j'aurais bien accepté un bout de conduite, mais avec l'attelage ? A-t-il de l'eau ? Oui, une fin de bouteille d'eau chaude que je prends à tout hasard.

J'arrive en miettes au Caylar, portée par la certitude planante que désormais, mon retour se fera en descente ou en plat !