vendredi 28 août 2015

Bilan général

J'étais très motivée pour toutes les découvertes de ce tour de France sur route. Partir à l'aventure sur les chemins, les routes désertes ou pétaradantes, découvrir l'histoire et la géographie dans ma vie quotidienne, inventer un itinéraire tous les jours avec mon navigateur, trouver des hébergements dans des campagnes oubliées, faire des rencontres improbables, fortes et vraies, et surtout avoir tant de jalons rêvés tout au long de ces 4000 km ! J'ai eu mon content d'apprentissage et de chemins initiatiques ! De quoi me nourrir quelques années au moins...

Mais disons-le tout net : c'était un défi très ambitieux pour mes capacités et mon équipement.

Dans mon entourage, j'avais senti comme un soupçon de déception chez ceux qui s'attendaient à une destination encore plus exotique que la mer Noire. Un tour de France ? Ah, ça va être plus cool, alors ! Tu seras en terrain connu, tu pourras te faire comprendre, ce sera moins dangereux, tu feras beaucoup de rencontres, tu auras des campings partout, tu pourras te faire héberger plus facilement, etc.

Certes, tout cela est vrai.  Je suis partie sans appréhension de la rue des Marguerites, sous la pluie du 1er mai, sur les routes landaises, malgré un manque criant d'entraînement, dû aux conditions météo exécrables du printemps. L'entraînement se ferait sur les routes plates du début, ai-je pensé naïvement.

Mais l'évidence est apparue dès les premières petites côtes de la Gironde et encore plus clairement dans le Périgord : j'étais trop chargée, je manquais de muscles et le vélo + la remorque chargée, parfaits sur piste, étaient trop lourds pour le relief, même modéré. Une vraie torture.

Plus question d'imaginer faire une moyenne de 60 km par jour, comme il y a 2 ans. 40 km étaient déjà un exploit, compte tenu du relief et des kilomètres à pied à pousser le vélo, mais aussi de l'itinéraire à gérer, des galères où m'envoyait le GPS sans états d'âme (mais c'est pas une vraie personne, Chantal !) et du froid glacial du mois de mai.

Il a fallu faire des coupes sombres dans mon programme : exit le Futuroscope, Guernesey, Bergues, le woofing à Nanterre, Montargis, le château de Guédelon, Bibracte. Moins de jours de repos aussi (20 jours au lieu de 30).

J'ai renvoyé 6 kg de matériel non essentiel, dont l'ordinateur. Bien allégée, j'ai pu prendre plus de plaisir au voyage et arrêter de stresser sur ce qui devait rester avant tout un plaisir sportif et humain. Je me suis reposée entièrement sur mon smartphone, qui a bien fait le job : téléphone, SMS, mails, blog, photos, quelques vidéos, et surtout GPS. Seules, les recherches sur internet étaient trop lentes, mais on finit par s'en passer.

Outre le poids et les côtes, j'ai affronté des conditions météo extrêmes. Froid intense en mai avec vent du Nord de face, chaleur en juin, et canicule en juillet et août. En revanche, une quasi-absence de pluie : à peine quelques journées sur 3 mois et demi, concentrées sur le début et la fin du voyage (je ne compte pas la Normandie, où le temps changeant laisse toujours un espoir). Tout compte fait, rien n'est pire que la pluie à vélo. La canicule et le froid, on finit par s'y habituer, la pluie, elle, est l'ennemie qui s'infiltre partout et vous moisit la vie ! J'ai eu beaucoup de chance.

Un bilan positif donc, grâce à ces quelques ajustements réalistes. Toutes les destinations laissées de côté feront l'objet de voyages plus fouillés et plus sereins. L'important est d'avoir pris le temps de jouir intensément du moment présent et des personnes rencontrées, et d'avoir pu confronter mes rêves avec la réalité. Mission accomplie !



2 commentaires:

  1. Outre le bilan c'est vous qui êtes positive !
    Plus d'un(e) aurait jeté l'éponge pour maintes bonnes raisons

    Et finalement, nous voilà aussi en manque, dans l'attente du scoop de la prochaine échappée belle: celle qui nous tiendra encore en haleine à la belle saison

    Mais savourez donc l'instant du repos de la guerrière !

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  2. si je comprends bien , nous voilà vraiment arrivés avec plus de 4000 km dans les mollets !
    pas mal !
    malgré quelques abandons " d'envies " ce parcours fut très intéressant , agrémenté de superbes photos , de rencontres inattendues, chaleureuses, sportives ! par ces parties de 'baby foot ' endiablées, variées par les changements de température , d'hébergements ,de paysages,de rencontres . Que nous réserve ce " TRIO " aventureux et courageux, il faut bien le dire <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<; personnellement je suivrais avec plaisir, curiosité , assiduité ,où que cela se passe une nouvelle aventure cyclotouristique. Repose toi bien d'ici là mimi

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Allez, lâche-toi !