Au programme : une folle semaine de retrouvailles, de films de voyage et d'école buissonnière.
C'est Johny et sa famille (de St Barth') qui arrivent en premier. Ils ne peuvent pas rester pour le festival, c'est donc pour moi qu'ils viennent ! Eh oui, il faut que je m'habitue à la gloire ! Nous faisons en camping-car la tournée des églises et hauts lieux templiers, pour finir par le Saint-Tropez du Larzac : Nant (qui se prononce comme Nantes). Tout le monde danse sur la place, entraîné par un orchestre diabolique. C'est très chaleureux et intergénérationnel.
Chantal arrive à son tour, Alain, voyageur ibérique extrême, et Danièle, et tous les amis anciens et nouveaux, toujours avides de nouvelles aventures. L'inépuisable Hubert est toujours aux commandes, ravi de se faire chambrer par les jeunes bénévoles, lorsqu'il rameute les festivaliers avec un cône de chantier en guise de haut-parleur : "Arrête, Hubert, on va finir par être à l'heure !"
Entre deux films, on se retrouve au bar ou sur la place pour admirer les derniers délires de 2015. Un film fait le plein, la traversée du Ténéré par un aventurier muni d'un sac rempli de bidons d'eau pour 10 jours, qu'il fait glisser ou rouler sur le sable, par 55° (75° au sol). Le tout dure 40 jours, de puits en puits, et transforme ce Blanc en demi-dieu chez les Touaregs.
Un jour, un nouveau festivalier m'aborde :
- Vous êtes Chantal ?
- Oui.
- Chantal Huot de Saint-Albin ?
- Oui ?
- On s'est rencontrés en Serbie il y a 2 ans !
- Bon sang, mais c'est bien sûr !
Tout me revient. Nous avions parlé voyages en Europe dans un hôtel au petit déjeuner. Il revenait du Cap Nord, le vélo chargé comme une mule, barbu, chevelu avec des yeux de voyant. Le monde des voyageurs est petit.
C'est un arrachement de quitter le festival avant la fin, mais Chantal m'a fait miroiter la perspective d'un vrai lit à Montpellier, et avec mon matelas qui se dégonfle, je n'hésite pas longtemps...