mercredi 26 novembre 2014

Ce que mon voyage ne sera pas

Mon voyage ne sera pas comme celui d'Astérix et Obélix dans leur Tour de Gaule. 

Certes, ils voyageaient, en partant de leur village d'irréductibles Bretons, dans le sens des aiguilles d'une montre, comme je compte le faire. Mais leur voyage avait un autre sens. Il s'agissait de prouver aux Romains qu'ils étaient libres de circuler comme bon leur semblait dans leur propre pays, et ils le leur prouveraient en rapportant un souvenir de chaque région visitée. Voici leur itinéraire :

- Rotomagus (Rouen) où, poursuivis par les soldats romains, ils n'ont pas le temps de faire des emplettes.
- Lutèce, où ils se fournissent en jambon. Le jambon de Lutèce est en effet bien connu.
- A Camaracum (Cambrai) : ils s'arrêtent "Aux bêtises de Camaracum".
- Durocortorum (Reims), c'est l'endroit idéal pour acheter une amphore de chaque sorte de vin pétillant : brut, sec, demi-sec, doux (c'est Obélix qui porte).
- Divodorum (Metz) : leurs aventures en prison les empêchent de faire des courses.
- A Lugdunum (Lyon) : du saucisson et des quenelles.
- Nicae (Nice) : de la salade nicaeoise, bien sûr.
- Massilia (Marseille) : de la bouillabaisse (pratique, dans un baluchon !)
- Tolosa (Toulouse) : de la saucisse, évidemment.
- Aginum (Agen) : ils mangent des pruneaux avec le sanglier.
- Burdigala (Bordeaux) : une amphore de Burdigala blanc et des huîtres.

Au village gaulois, devant le festin somptueux, l'inspecteur général Lucius Fleurdelotus ne peut que constater sa défaite.

Après ce petit rappel culturel, il est important de préciser que j'éviterai quant à moi soigneusement les grandes ou moyennes villes, qui sont des pièges à cyclistes attelés. Je me garderai bien aussi de fréquenter les boutiques de souvenirs ou de spécialités (sauf pour les consommer immédiatement). Je tiens à rester une voyageuse à la pédale ailée, les cheveux au vent et la remorque légère. Pas plus de 20 kg cette fois-ci, l'expérience m'a appris ce qui était vraiment nécessaire à ce genre de périple.

Le voyage, c'est surtout une suite de renoncements : à tout ce qu'on ne peut pas emporter, à tous les lieux que l'on ne verra pas, à tous les gens qu'on ne fait que croiser un moment. Mais c'est aussi ce qui fait l'intensité de l'entreprise. Chaque instant vaut de l'or et on s'en souvient toujours.


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